Du 29 octobre au 5 novembre 2024 se tenait le Festival du Film Coréen à Paris. Retour sur un événement culturel désormais ancré dans le paysage cinéphile parisien.
Le FFCP, qu’est-ce ?
Festival de cinéma soutenu par les instances culturelles coréennes telles que le Ministère de la culture, des sports et du tourisme ou encore le Ministère des affaires étrangères coréennes, le FFCP est une vitrine pour le cinéma coréen en France. A l’occasion de cet événement, une quarantaine de séances mêlant avant-premières ou premières nationales ainsi que des conférences et des rencontres avec de nombreux acteurs et réalisateurs sont organisées chaque année.
Il se tient sur la deuxième semaine des vacances de la Toussaint dans les salles du Publiciscinémas sur les Champs-Elysées depuis maintenant plus de dix ans. Au travers de ses sélections à thèmes, le festival donne l’occasion au public de redécouvrir des classiques du cinéma coréen, apprécier les plus récents projets de réalisateurs aux noms déjà connus mais également découvrir de nouveaux réalisateurs occupés à se faire une place dans le paysage cinématique coréen.
Retour sur le programme de la 19e édition
Comme chaque année le programme, que vous pouvez retrouver ici, se divise en plusieurs catégories:
Les cérémonies d’ouverture et de clôture avec HANDSOME GUYS de NAM Dong-hyub et HIVER À SOKCHO de Koya KAMURA.
Les séances événements, avec cette année trois premières françaises autour des films :
– ESCAPE de LEE Jong-pil
– VETERAN 2 de RYOO Seung-wan
– LAND OF HAPPINESS de CHOO Chang-min
La sélection portrait qui met en lumière l’œuvre d’un réalisateur choisi afin d’offrir une place de choix à un cinéaste émergent.
Cette année, c’était au tour du travail de KIM Damin d’être sous les feux de la rampe. La réalisatrice était présente lors du festival afin de présenter son travail ; quatre courts-métrages (deux de son œuvre et deux sur lesquels elle a eu l’occasion de travailler en tant que membre de l’équipe technique) ainsi que son premier long métrage ‘FAQ’.
La sélection paysage dont les films sont suivis d’un vote du public. Grâce à ce vote, un des films de cette section remportera le prix du public à la fin du festival. Vous pouvez retrouver la liste des films en compétition cette année directement sur le site du FFCP.
Une séance masterclass permet également chaque année de mettre à l’honneur un acteur de la scène cinématographique coréenne.
Pour cette 19e édition, l’invité d’honneur était KIM Won Kuk. Fondateur de la société Hive Media Corp et producteur de cinéma, il est un acteur clé de l’industrie des films en Corée. Depuis sa fondation en 2014, la société a produit plus d’une douzaine de long métrages, souvent sélectionnés par les différentes éditions du FFCP. Parmi les plus récents, HANDSOME GUYS a été choisi pour ouvrir le FFCP cette année. L’occasion était parfaite pour discuter avec KIM Won Kuk autour des films de sa société, de sa vision de l’avenir du cinéma coréen mais aussi bien évidemment de la France.
La séance avant première avec EXHUMA de JANG Jae-hyun, d’un réalisateur ayant déjà remporté le Prix FlyAsiana du Meilleur court-métrage au FFCP en 2014 avec 12TH ASSISTANT DEACON. EXHUMA signe son troisième long-métrage et a déjà attiré plus de 12 millions de spectateurs en Corée.
Mais le programme du festival est plus riche encore. Entre compétitions de courts métrages, films d’animations pour petits et grands mais aussi (re)découverte de classiques du cinéma coréen des années 70. Tout le monde peut trouver son bonheur dans les séances proposées par le festival.
Les films vus par l’équipe de Kpop in Paris
Cette année, l’équipe de Kpop in Paris a pu se rendre à deux séances et vous donne donc son avis.
CITIZEN OF A KIND par PARK Young-ju – comédie dramatique
Synopsis : A deux doigts d’obtenir un prêt qui pourrait la sortir de la dèche, Duk-hee réalise avoir été bernée par un arnaqueur qui s’est fait passer pour sa banque. Devant l’inaction de la police, cette mère de famille décide de se faire justice elle-même, avec l’aide de l’escroc, otage bien malgré lui du réseau de fraudeurs agissant depuis la Chine. Pour enquêter, Duk-hee peut compter sur ses copines de l’usine, direction Qingdao.
Notre avis :
Basé sur une histoire vraie, CITIZEN OF A KIND est un film touchant et plein d’humanité. Il retrace l’histoire d’une mère de famille qui n’a plus rien à perdre. Dans une Corée moderne qui offre trop peu de justice aux gens démunis, il est rafraîchissant de suivre le parcours de cette femme et de ses amies qui se serrent les coudes du début jusqu’à la fin pour obtenir réparation de cette arnaque dont la police n’a rien à faire. Le comique maîtrisé du film contraste avec le thème sombre et grave de l’histoire, mêlant arnaque, organisation criminelle et vengeance.
Attention cependant à avoir l’estomac bien accroché car certaines scènes sont particulièrement violentes pour le spectateur non habitué au cinéma coréen !
EXHUMA par JANG Jae-hyun – thriller
Synopsis : Deux jeunes chamans ont été engagés par une riche famille qui craint qu’un danger plane sur leur nouveau-né. Une sombre malédiction semble peser sur la famille. Les chamans font appel à un géomancien et un croque-mort afin de retrouver la tombe de l’ancêtre à l’origine de ce mal…
Notre avis :
Film phénomène en Corée, c’est un plaisir de le découvrir dans les salles françaises. Exhuma est un film mêlant épouvante, suspense et spiritisme avec un soupçon d’humour, avec un casting particulièrement délicieux. On y retrouve le très renommé CHOI Minsik (Old Boy, Lady Vengeance, Lucy…) dans le rôle du géomancien, KIM Go Eun (notamment connue pour ses rôles dans les drama Goblin ou encore The King : eternal monarch) et LEE Do-Hyun (principalement connu pour ses rôles dans les dramas The Glory, Sweet Home ou encore Hotel del Luna) dans le rôle de la fratrie shamane, mais aussi YOO Hae-Jin, acteur incontournable du paysage cinématographique coréen, dans le rôle du croque mort.
Si Exhuma est loin d’être aussi effrayant que pourraient l’être l’Exorciste ou Conjuring, il reste un film où la tension monte crescendo tout au long des divers actes, dépeignant un paysage de rituels et traditions chamaniques souvent méconnues du public occidental.
Un excellent film à regarder entre amis pour doucement frissonner ensemble !
On se retrouve pour la prochaine édition !
Le saviez-vous ?
Comme le cinéma français, le cinéma coréen est le seul autre dans le monde à disposer d’une exception culturelle afin de favoriser son essor à l’échelle nationale et lui éviter de disparaître au profit des grosses productions occidentales.
C’est cette exception culturelle qui explique son rayonnement international, en plus de l’intérêt croissant du public à la culture coréenne en règle générale.